Soif et faim aux jardins


A la mi-août nous avons assez de recul pour commencer à tirer de premiers bilans concernant les jardins de l'association.


Il faut bien l'avouer, les résultats sont globalement mitigés pour cet été et peuvent se résumer en deux manquements : eau et amendement. Les situations d'un jardin à l'autre sont toutefois assez contrastées.


A l'Hermite, où les jardins, bénéficient de l'irrigation, les résultats sont relativement satisfaisants, notamment pour les haricots et les pommes de terre. Très peu de maladie pour le moment, hormis les ravages causés par les altises (puces de terre) sur les crucifères (choux, navets, radis...). A cet égard, pour nos amis jardiniers, le dépôt de branches de romarin sur les plates bande accompagné d'un traitement à la macération huileuse d'ail puis à la décoction de tanaisie, semblent avoir significativement réduit les attaques.


En revanche, aux Charles, où l'arrosage est très contraint, tant par le temps de main d'oeuvre qu'il nécessite que par l'origine de l'eau, les résultats sont plutôt décevants. Sur ce terrain, l’approvisionnement est, en effet, issu d'un cours d'eau jouxtant la parcelle, dans lequel nous devons pomper à l'aide d'un groupe électrogène. La manutention demandée par l'opération est lourde et complexe. Par ailleurs la sécheresse a fait son effet sur le débit du ruisseau. Aussi, afin de préserver l'écosystème de ce cours d'eau, qui ne tolérerait pas l’arrêt, même très temporaire, de son débit, nous n'arrosons que le stricte minimum, celui nécessaire à la survie des plantes dans l'attente de jours meilleures (1 fois tout les 15 jours en moyenne). De fait les récoltes de semences d'engrais vert et, dans une moindre mesure, de fleur, qui n'ont elles pas été arrosées du tout, sont compromises.


Et il n'y a pas de miracle ;les plantes ont besoin d'eau ; sans eau pas de beaux légumes, ou de mauvais légumes (certains adhérents ont pu faire l'expérience de salade et de concombre amer, ou de radis plus que corcé !)


Les plus touchés (en terme de productivité) sont les courges, les courgettes, les concombres, les aubergines et les bettes à cardes. Autrement dit 75% de ce qui est planté dans le jardin des Charles.

Pour ne rien arranger, ce stress hydrique et thermique (39° relevé à l'ombre il y a deux semaines) ont fragilisé les plantes qui tombent aujourd'hui malade les unes après les autres (oidium principalement). Les jardiniers, après avoir réalisé des traitements à base de décoction de prêle, de lait et de bicarbonate de soude vont tenter de "revivifier" nos légumes à l'aide d'extrait fermenté (ortie et consoude) préparé la semaine dernière, notamment grâce à la consoude du jardin de Romeyer.


Par ailleurs, les fortes chaleurs ont également grandement compliqué les travaux de semis pour l'automne. Outre une pause imposée pour les salades, les choux en sont les principales victimes et les survivants ont fait pâle figure au moment du repiquage en pleine terre cet semaine. Espérons qu'ils reprendront de la vigueur rapidement.


Mais il faut le dire, le manque d'eau et la chaleur ne font pas tout. La pauvreté des sols de prairies réinvesties par l'association a vraisemblablement été sous-estimée. En conséquence les apports de compost réalisés au printemps et au moment des repiquage ont été largement insuffisants. Cet élément associé à une taille tardive, peut expliquer les mauvaises récoltes de tomate (pas plus de 400g par pied en moyenne) et les problèmes physiologiques de certaines plantes dénotant des carences (cul noir sur les tomates, jaunissement physiologique sur les courges).


Mais cette situation porte également son lots de bonnes nouvelles !


Pour commencer, nous parvenons malgré tout à distribuer 15 à 20 paniers par semaine et, même si ceux-ci sont moins garnis que nous aurions pu l'espérer à cette période, vos retours sont globalement très satisfaisants concernant leur qualité et leur saveur.

Egalement, c'est une opportunité précieuse pour nos jardiniers qui renforcent ainsi leur expérience, leurs savoir-faire et leur expertise et planchent déjà sur de nouveaux itinéraires techniques permettant de faire mieux à l'avenir. C'est dans l'adversité que l'on progresse !


Heureusement enfin que l'association compte dans ses rangs des adhérents dévoués qui, par delà la chaleur et la difficulté de la tâche, aident nos jardiniers à maintenir nos légumes en vie. Nous tenons à leur rendre le plus vibrant hommage (rien que ça).


Pour profiter en image des jardins (aux Charles) un soir d'été suivez le lien : Soir d'été aux Charles

Merci à Philippe pour ces belles photos.


Prochain rendez-vous pour des nouvelles des jardins à l'automne !